Dans le pays sénon, c'est le deuxième théâtre mis au jour situé à proximité d'un sanctuaire. Selon notre guide, sa capacité d’accueil était d'environ 3 000 spectateurs, ce qui le mettrait à égalité avec celui d'Aquis Segeste.
Mais pourquoi un théâtre à proximité d'un sanctuaire ? Pour tenter de répondre à cette question, j'ai consulté plusieurs articles se rapportant à d'autres sites semblables de l’hexagone. Je n'ai relevé malheureusement aucune explication sérieuse et référencée. Je laisse donc cette question sans réponse, en attendant celles que les spécialistes voudront bien nous fournir.
Le théâtre de Châteaubleau est de forme semi-circulaire de 80 mètres de diamètre. Une petite scène de 8 mètres sur 12 laisse à penser que de grands spectacles ne pouvaient pas être organisés dans cette enceinte. Je me hasarde à imaginer qu'il s'agissait plutôt de causeries peut être à caractère religieuses ou de déclamations de poèmes n'impliquant que peu de monde sur scène.
La cavea
A proximité du théâtre les fondations de plusieurs temples et de bâtiments annexes ont été retrouvées par les archéologues. Malheureusement, à ce jour tout a été remblayé. Trois de ces fanas (temples) ont été édifiés dans le courant du Ile siècle, un quatrième est venue au IIIe siècle s'ajouter à l'ensemble.
Ils constituaient le deuxième ensemble cultuel de Riobe, ce qui indiquait l'importance religieuse de la cité. Je renvoie à l'article de PARTHUISOT référencé ci-dessous.
Un théâtre de 3 000 personnes probablement rempli en majorité de pélerins implique des structures d’accueil appropriées. La citée a surement développé un ou plusieurs relais pour ces voyageurs de passage.
Il y en existait aussi pour les classes aisées. Au lieu dit « Chauffour », les archéologues ont mis au jour dans les années 1990 les fondations d'une mansio. Ce terme peut être traduit par gîte d’étape. Ces établissements, rencontrés sur les grands axes routiers de l'empire, étaient dirigés par des mansionarius, sorte d'officiers de l'administration. Ils étaient réservés aux dignitaires et aux officiels.
Selon un article de l'Inrap référencé ci-dessous, la production de fausse monnaie était une activité importante. Des deniers, des antoniniens, et des doubles sesterces ont pu être identifiés durant les fouilles. Cette activité avait fait de Châteaubleau l'un des centres le plus important de faussaires entre 260 et 285. C'est la période dite des « trente tyrans ».
« Châteaubleau, site Gallo-romain », publication photocopiée de l'Association La Riobe, Société Archéologique et Historique de Châteaubleau, édition avril 2011.
PARTHUISOT, « Châteaubleau, second sanctuaire gallo-romain », rapport de synthèse, 1990-1991, Service régional de l'archéologie d'Ile-de-France.
Inrap (Institut National de recherches archéologiques préventives), « Châteaubleau, les monnaies d'imitation », 2009, disponible sur http://www.inrap.fr
Association La Riobé, « Châteaubleau archéologie », adresse internet : http://www.archeo.fr/chateaubleau/index.htm