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17 juin 2012 7 17 /06 /juin /2012 11:30

J'évoquais les instruments de musique de l'orchestre qui accompagnaient les spectacles dans l'article sur l'amphithéatre de Sens.

En compulsant internet à l'adresse : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5731957q

je viens de trouver l'ouvrage suivant pour lequel je pense qu'un petit article est justifié :

 

« La musique » de Casimir COLOMB

Collection « Bibliothèque des Merveilles »

publiée sous la direction d'Edouard CHARTON

1878

 

  L'auteur présente des dessins d'instruments anciens. Il en propose deux concernant des orgues antiques conçus par Vitruve (a) ou par Ctésibios (b).


On attribue aux deux l'invention d'une mécanique élaborée faisant appel à la mécanique des fluides, concrètement ici de l'eau courante qui produit au final de l'air dans les tuyaux. Cependant, on ne peut pas dire si Vitruve a appliqué ou modernisé le système de Ctésibios appelé hydraule, ou s'il est l'inventeur d'une autre mécanique faisant également appel à l'eau.


(a) Vitruve « de architectura » livre X, §8

(b) Ctésibios est né au IIIe siècle avant.J-C à Alexandrie. On ne connait pas ses dates de naissance et de décès. Il est considéré comme le fondateur de l'école des mécaniciens grecs d'Alexandrie.

 

A mon prochain voyage au musée d'Arles, j'irai voir ces inventions et si possible prendre des photos que je vous proposerai.


 

Orgue antique 1

 

 

Orgue antique 2

 

 

Pour terminer,  je voulais rendre un hommage à Edouard CHARTON qui a dirigé cette collection. C'est un illustre sénonais, journaliste, directeur de publications, et homme politique né à Sens le 11 mai 1807 et décédé à Versailles le 27 février 1890.

 


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28 avril 2012 6 28 /04 /avril /2012 06:31

Je vous ai présenté la dernière fois l'une des mosaïques gallo-romaines conservée dans les musées de Sens. Aujourd'hui je vous propose de nous rendre dans une autre salle afin de découvrir la stèle funéraire d'un artisan local à peu près de la même époque.


La stèle de Bellicus, le jeune forgeron


C'est une stèle remarquable, car il s'agit d'un personnage sculpté dans une niche semi-cylindrique avec arrière-voussure sphérique accompagnée de deux oreilles, comportant elles-mêmes des informations importantes. Chaque détail de l'ensemble a une signification précise que nous allons détailler ci-dessous.


Ses dimmensions hors tout sont modestes : 1 mètre de hauteur sur 0,50 de large et 0,40 d'épaisseur. Selon Julliot, elle daterait du milieu du IIe siècle après J-C. Elle avait été mise au jour en 1864, lors du démontage de la muraille, près de la porte Formau. Elle avait été arrachée à l'un des cimetières qui entourait la ville 17 siècle plus tôt pour l'édification des ramparts d'Agendicum (voir l'article sur la muraille de Sens).

 

79 - Jeune chaudronnier - Aux dieux Mânes et à la mémoir

Photo de l'auteur publiée avec l'autorisation des Musées de Sens


Description de la stèle

Le personnage tient son marteau d'une main, et de l'autre une lame de fer qu'il appuie sur une enclume supportée par une console.

A hauteur de son épaule gauche est suspendu une paire de tenailles, et à droite un tisonnier. Ces détails sont impossibles à voir sur la photo, mais existent réellement. Aujourd'hui, il s'agit d'empreintes peu distinctes. On peut supposer que cette stèle a subi les outrages du temps depuis sa découverte au XIXe siècle, ou bien un nettoyage qui l'a fortement endommagée.

A ses pieds, un chien semble être à l'arrêt devant un lièvre de l'autre côté, ce qui pourrait laisser penser à la chasse.

 

79 - DSC04878

L'inscription

Sur les oreilles et le cintre de la niche, on peut lire :


D.                                               (M).

MEMOR(iae) BELLICCI BELLATOR (is filii)


Aux Dieux Mânes 

A la mémoire de Belliccus fils de Bellator

 

Comme dans la plupart des cas, elle commence par une dédicace aux dieux Mânes Dis Manibus, D.M. en abrégé. Dans la religion romaine les âmes des morts ou Mânes étaient l'objet de préoccupations constantes et donnaient lieu à des cérémonies publiques et privées tout au long de l'année. L'une d'entre elles appelée Féralia, célébrée à la fin février, durait 10 jours pendant lesquels toute la vie sociale était suspendue, les temples fermés, les autels éteints et les mariages interdits. Cette référence restera jusqu'au début de l'époque chrétienne et même au-delà.

 

Cette inscription est suivie d'une épitaphe qui apporte de nombreux renseignements sur le défunt, sa profession, sa position sociale, sa famille, son origine ... Ces témoignages épigraphiques sont malheureusement trop peu nombreux.


Analyse des noms


Le nom Bellicus est en latin un nominatif masculin singulier que l'on peut traduire ici par guerrier ou combattant, nom donné à ce jeune forgeron (faber). Cette indication est intéressante dans la connaissance des activités de ce jeune artisan.

Le latin nous apprend également l'activité de son père Bellator. C'est aussi un nominatif ou un vocatif masculin singulier, qui peut être aussi traduit par guerrier ou combattant.

Ces noms ne sont pas romains, mais très probablement des surnoms donnés à des Sénons enrolés de gré ou de force dans la légion. Par la suite, ils les ont conservé, car la mode de l'époque était aux coutumes romaines.


Description vestimentaire et coiffure

 

La coiffure de Bellicus est un mélange de deux modes : la romaine avec les cheveux court sur le dessus, et gauloise pour les cheveux long par derrière. On distingue sur la photo des mèches tombant sur les épaules.

Son vêtement n'est pas celui qu'il porte à la forge chaque jour. Le sculpteur le fait poser avec un habit composé d'une tunique et d'un ample manteau appelé généralement lacerna qui descend à mi-jambe. Deux ouvertures aménagées dans la cape lui permettent de passer les bras. Ce vêtement est de coupe gauloise.

Seul mystère non encore résolu, il ne porte qu'une seule chaussette au pied, l'autre étant nu.. Si mes lecteurs ont une idée sur la question, je suis preneur d'une explication !!!

 

Essai d'interprétation de la stèle


Bellicus et son père Bellator servaient tous les deux dans la légion romaine en tant que combattants, mais aussi et surtout comme forgerons des armées qui créent et entretiennent les armes du régiment. Avant leur incorporation, c'était déjà leur métier à Agendicum.

Suite à un évênement important, blessure, invalidité ou même fin de la période militaire obligatoire, ils sont rentrés chez eux et ont réouvert leur forge. Ils travaillent toujours l'armement, mais se sont spécialisés pour celui pour la chasse.

Apparemment ils vivent bien, l'affaire est prospère, car seuls les gens aisés se font faire une stèle.

 

C'est un très petit aperçu des magnifiques collections gallo-romaines des Musées de Sens. J'encourage vivement tous ceux qui le peuvent à venir découvrir les trésors qu'ils renferment.

 

Ouvrages consultés
  1. Gustave JULLIOT, « Inscriptions et Monuments du Musée Gallo-romain de Sens », ouvrage publié par la Société Archéologique de Sens, éditeur Duchemin à Sens, 1898
  2.  Publication du CRDP de Reims, « Rites et monuments funéraires chez les Gallo-romains », 1988  
  3.  L'Archéologue, n°119 d'avril-mai 2012, « Les Gallo-Romains vus par eux-mêmes » 
  4. Félix GAFFIOT, « Le Grand Gaffiot », Dictionnaire latin français, Hachette, 2000

 


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7 avril 2012 6 07 /04 /avril /2012 21:37

Dans les premiers siècles de notre ère, les mosaïques constituaient un signe de prospérité économique. Elles ornaient les thermes, les temples et certaines villas en particuliers les salles de réception, les salles à manger,.et les salles de bains. Vitruve en parlait déjà au 1er siècle avant J-C.


Elles ont fait leur apparition à Sens Agendicum dans le courant du 1er siècle après J-C avec la construction de la nouvelle ville romaine. Toutes celles retrouvées depuis un siècle et demi sont tout à fait splendides, mais je souhaiterais vous présenter celle qui, à mon avis, présente la plus grande originalité.

 

La mosaïque de la Course du Soleil

 

Elle est datée du IIIe siècle. C'est d'un ensemble rectangulaire de 11 mètres sur 9, et composé de 35 compartiments carrés. Cette mosaïque est encadrée d'une bordure de rinceaux (a) de lierre, entremêlés de fleurs polychromes, le tout sur fond blanc. Les Musées de Sens conservent un morceau de cette bordure.

(a) rinceau : ornement en forme de branchages enroulés présent en architecture, en mosaïque, et en peinture


Le motif central représente une image de la mythologie grecque. Phaéthon, fils d'Hélios, le soleil, tente de maîtriser les chevaux effrayés de son père. Il meurt foudroyé pour avoir perdu le contrôle du char, et d'avoir ainsi manqué d'embraser le monde.

Des médaillons décoratifs de petites dimensions aux quatres coins représentent les saisons. Ils démontrent l'action du soleil sur les saisons et sur le monde.

 

Mosaïque - DSC03208 - Copie

Photo de l'auteur publiée avec l'autorisation des Musées de Sens


Pour la composition de cette mosaïque Augusta HURE précise : « Ces cubes sont de marbre et de pâte opaque de verre dit émail. Les premiers sont gris, noir, blanc, rouge, rose, fleur de pêches et jaunes antiques. L'opus de verre, bleu et vert ».

 

Ce médaillon central historié est entouré d'autres motifs en torsades et de figures géométriques diverses.

La composition du médaillon secondaire rappelle un motif floral au centre d'une couronne tressée.

 

Mosaïque - Motif en torsade polychrome de la mosaïque de

Photo de l'auteur publiée avec l'autorisation des Musées de Sens

 

Ces deux motifs, ainsi que celui de la bordure sont un mélange d'opus tesselatum (a) et d'opus vermiculatum (b), ce dernier étant plus utilisé pour le motif central.


(a) opus tesselatum : technique la plus utilisée. Des cubes taillés d'environ 1 cm² sont posés sur un ciment et liés par des joints fins ; les surfaces couvertes peuvent excéder 50 m².


(b) opus vermiculatum : mosaïque de tesselles minuscules adaptés parfaitement aux dessins et juxtaposés sans joint ; permettant les dégradés, elle imite la peinture, et est surtout réservée aux panneaux figurés (emblema) réalisés dans des ateliers sur des supports spéciaux etr facilement ajouté au reste de la composition.


Augusta HURE précise qu'à l'endroit de la fouille les archéologues ont trouvé un épais lit de cendres et de matières calcinées sur le pavement. Ceci atteste d'un violent incendie. Elle précise également que ce niveau de destruction a été retrouvé sur tout le pourtour de la ville.

 

On notera qu'avec l'iconographie de la façade des termes représentant des scènes de gigantomachie (a), l'art gréco-romain était, à cette époque, très prisé à Agendicum.

(a) voir l'article « Sens et l'eau »

 

C'est un très petit aperçu des magnifiques collections gallo-romaines des Musées de Sens. J'encourage vivement tous ceux qui le peuvent à venir découvrir les trésors qu'ils renferment.

 

Documents consultés
  1. VITRUVE, « de l'architecture » livre VII, sur le site de Philippe REMACLE

  2. Bulletins de la Société Archéologique de Sens : tome 26 de 1911, et tome 27 de 1912.

  3. Augusta HURE, « Le Sénonais Gallo-romain » éditions Culture et Civilisation à Bruxelles.

  4. Jean-Paul DELOR, Carte archéologique de la Gaule – L'Yonne 89/2.

  5. Dossiers d'Archéologie, n°346 de juillet-août 2011, « Mosaïques antiques, dernières découvertes ».

Cartes postales anciennes

SENS - Mozaîque romaine du 1er siècle -1 2

 

SENS - Mozaîque romaine du 1er siècle -2 2

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21 octobre 2011 5 21 /10 /octobre /2011 21:10

Je vous propose ici un petit voyage à travers les siècles gallo-romains. La création et les remaniements administratifs successifs ont également vu la transformation du nom de la capitale des Sénons AGENDICUM, et l'évolution vers son nom définitif de SENS.


1er siècle avant J-C - La création

« L'ensemble de la Gaule est divisé en trois parties : l'une est habité par les Belges, l'autre par les Aquitains, la troisième par le peuple qui, dans la langue, se nomme Celte, et, dans la nôtre, Gaulois ». Le pays des Sénons ou Sénonais occupe cette dernière partie avec AGENDICUM pour capitale. César poursuit en précisant que les Gaulois sont différents des autres par le language, les coutumes, et les lois. (Guerres des Gaules, 1,1) (1)

 

Théodore TARBE quant à lui avait étudié plusieurs documents anciens avant 1838. Dans son ouvrage (2), il évoque l'ancien AGENDICUM de César, mais pour AGEDINCUM il donne les références de SURITA (a) et des annales de SAINT-BERTIN (b). Pour ces derniers, les ecclésiastiques rédacteurs ont utilisé les expressions AGEDICUM SENONUM, et SENONICUS COMITATUS ou PAGUS SENONICUS, qu'un historien du XIXe siècle a traduit par « comté » (c). Le « Sénonois » ainsi décrit comprenait tous les Pagi (d) du Sénonais connu aujourd'hui. 

 

(a) Les recherches effectuées m'ont appris qu'il s'agissait d'un ecclésiastique du XVIIe siècle, mais les écrits ont du probablement se perdre.

(b) Ce sont des chroniques du IXe siècle qui se rapportent au royaume franc occidental entre 829 et 882, Elles ont été écrites de 835 à 861 par l'évêque de Troyes, Prudence, puis jusqu'en 882 par l'archevêque de Reims.

(c) Assimilation un peu rapide pour l'époque. Elle ne sera vraie qu'au VIIIe siècle avec la création du  Comté de Sens.

(d) Pagi est le pluriel de Pagus qui signifie « pays ».


1er siècle après J-C - Premier remaniement

Auguste meurt le 19 août 14 à l'âge de 75 ans. En 27 avant notre ère, il avait jeté les bases d'une nouvelle administration avec une modification des trois Gaules : la Lyonnaise, l'Aquitaine et la Belgique, avec comme capitale LUGDUNUM. Le Sénonais, qui faisait parti de la Celtique, est alors intégré dans la Gaule Lyonnaise avec AGENDICUM ou AGEDINCUM pour capitale de la CIVITAS SENONUM (a). Cette dernière expression apparait pour la première fois.

 

 Une inscription retrouvée en 1893 et provenant d'un monument élevé en l'honneur de Caius César (b), mentionne cette CIVITAS SENONUM. Il faut noter que le nom de la ville a disparu. La traduction a été menée par Gustave JULLIOT (4) à la fin du XIXe siècle. Le texte gravé sur pierre en quatre morceaux est conservé aux Musées de Sens. Le monument aujourd'hui disparu se situait non loin de la rivière (3). Le tracé de l'Yonne ayant subi des modifications au cours des siècles, son emplacement actuel se situerait au bord de la rivière côté Ile d'Yonne du côté opposé à l'église Saint-Maurice.


(a) Civitas : Unité politique et administrative romaine comprenant une ville et son territoire. Elle avaient une très large autonomie. Les Civitas reprenaient approximativement le territoire des anciennes tribus gauloises.

(b) Caius César (19 avant J-C, an 5 de notre ère) est le fils adoptif d'Auguste, donc le petit-fils par adoption de Caius Julius César. Il sera déifié de son vivant.

 

DSC04791Photo de l'auteur publiée avec l'autorisation des Musées de Sens

 

Augusta HURE (3) précise à propos de la construction de la nouvelle ville : « A l'Agendicum de Jules César, sur la rive gauche de l'Yonne, fait place l'Agedincum de Ptolémée et de l'Itinerarium.d'Antonin, sur la rive droite ».


Après avoir étudié toutes ces hypoyhèses, je pense que le changement d'orthographe est contemporain de César. Avant l'arrivée des romains, le lieu s'appelait AGENDICUM. Il a peut être eu un décalage entre ses batailles et le moment où il a rédigé la Guerre des Gaules. Il aurait alors entériné le nom d'AGEDINCUM.


IIe siècle

Dans la Table qu’il rédige dans les premières années du IIe siècle, PTOLEMEE (a) nomme notre ville AGEDICUM,   et la situe au 21°15’ de longitude et 47°10’ de latitude. (Géographie II, 8, 9) (5).


(a) Grec né en Égypte (98-168), il réside à Alexandrie et mène de front recherches et enseignements des mathématiques, astronomie, et astrologie. Il rédige également un traité de géographie.


IIIe siècle

Caius Amatius Paterninus est édile des habitants d'AGIEDICUM, faubourg Saint-Savinien. Il résidait au n°2 de la rue d'Alsace-Lorraine actuelle. Un texte gravé sur une plaque de bronze retrouvée en 1839 et aujourd'hui au Musée du Louvre (4) est daté des calendes d'avril 250 (1 avril 250). Il  indique (à la fin de la deuxième ligne) :


Aedil(i) Vikan(orum) Agied(icensium)


Le préfixe AGIED apparaît pour la première fois. Selon certains, il serait issu du gaulois, mais ceci reste à vérifier.

 

INSCR 

Sur l'itinéraire d'Antonin, sur lequel nous reviendrons dans un article sur les cartes et le réseau routier, SENS est appelé AGEDINCUM (3), mais aussi sont mentionnés les expressions  AGREDINCUM et AGREDICUM

 

IVe siècle - Deuxième remaniement

La 4ème lyonnaise, appelée aussi Sénonaise (Senonia), crée dans les dernières années du IVe siècle, comprend sept cités dont SENS la métropole est nommée METROPOLIS CIVITAS SENONUM. Les autres villes sont : Chartres (civitas Carnutum), Auxerre (civitas Autessiodurum), Troyes (civitas Tricassium), Orléans (civitas Aurelianorum), Paris (civitas Parisiorum) et Meaux (civitas Meldorum).

 

Ve siècle

Une « carte routière » destinée probablement à l'armée était établie par les services de l'empereur Théodose II (401-450). Ce document sera retrouvé et recopié une ou plusieurs fois et notamment au XIIIe siècle, pour finalement être repris et étudié par Conrad PEUTINGER au XVe siècle, mais diffusé seulement un siècle plus tard. Après plus de dix siècles ou les copies de copies se sont succédées, le nom s'est transformé en AGETINCUM. ou AGENTINCUM


Autres noms dont parle Théodore TARBE (2) : AGENDIC, AGENDINCK,

 

XVIIIe siècle 

Il faudra attendre la révolution de 1789, et la formation des départements pour que le nom de notre ville prenne sa forme définitive de SENS. Cependant les expressions Sénonais, Sénonaise et Sénonie ont perduré, et sont entrées aujourd'hui dans le langage courant. 


Sources

  1. Jules CESAR, « La Guerre des Gaules », traduction de L.-A.CONSTANS, chez Folio Classique n°1315, août 2010.

  2. Théodore TARBE « Recherches historiques et anecdotiques sur la ville de Sens  imprimerie Tarbé à Sens, 1838 [document en ligne sur Gallica]

  3. Augusta HURE, « Le Sénonais gallo-romain », Culture et Civilisation à Bruxelles, 1978

  4. Gustave JULLIOT, « Musée gallo-romain de Sens », Sens, 1868, disponible en ligne sur Gallica

  5. Claudius PTOLEMEE, « Traité de géographie » (8 livres) Ebherhart, Paris, 1828

Autre document consulté 
Jean-Paul DELOR, « L'Yonne », Carte archéologique de la Gaule, 2002

 




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10 octobre 2011 1 10 /10 /octobre /2011 18:19

Le site de la Motte du Ciar a été construit par les romains au cœur du delta de la Vanne et proche de son confluent avec l'Yonne. Cet emplacement avait été surement choisi avec soin pour l'alimentation en eau du sanctuaire. L'origine pré-romaine est probable selon plusieurs spécialistes. 


Le plan d'ensemble est un péribole composé d'un mur de 1 800 mètres de périmètre. C'est monumental. L'espace ainsi délimité est formé d'un rectangle de 386 m sur 198 m, et d'un hémicycle de 221 m sur 170 m de profondeur, A l'intérieur, un déambulatoire d'une dizaine de mètres de large court autour du péribole. Des niches contenaient probablement des statues des dieux implorés. Du côté de la façade, une galerie entoure un portail très important.


Si la comparaison peut être faite avec d'autres sanctuaires, une galerie marchande pouvait offrir aux pélerins des services de type alimentaire ou médicaux comme un oculiste, lorsque le sanctuaire était dédié à une déesse des eaux bienfaitrices pour le soin des yeux. Mais ceci n'est qu'une hypothèse.

 

La motte du Ciar1

Travail de l'auteur réalisé avec l'aide du logiciel de dessin Paint.net

 

Un bassin de forme rectangulaire aux bords arrondis alimenté par un ru du delta de la Vanne trône au milieu de la cour du sanctuaire Il fait face à un fanum qui renfermait la statue d'une divinité.


Les découvertes monétaires donnent une indication approximative sur les dates d'occupation d'un site. Dans le cas présent, les quelques fouilles d'urgence effectuées à partir de 1844 par la Société Archéologique de Sens ont mis au jour une centaine de pièces s'échelonnant du début de la période gallo-romaine jusqu'à 337-340, années du règne de Constantin II. Ceci accrédite  l'occupation du site au moins jusqu'au IVe siècle de notre ère.


Augusta HURE (2) précise que les écrits de certains chroniqueurs nous montrent Raynard, comte de Sens vers 953 ou 955, qui fait bâtir et fortifier un château à cet endroit. Plus tard, un acte public du 11 avril 1601 (3) attestera qu'ils étaient bien propriétaires des lieux. Lui-même ou ses successeurs construiront au moins une tour carrée de 4 ou 5 étages visible sur le tableau de Jean Cousin père (1490-1560) et reprise sur le dessin de Sébastien Leclerc (1637-1714). On constatera qu'en un peu plus d'un siècle, il y a eu une démolition systématique autour de la tour. En 1759, l'intendant de l'archevêque de Sens Paul d'Albert de Luynes y fait extraire à l'explosif 150 toises de moellons devant servir à la construction du château de Nolon (4).

Le tableau de Jean Cousin, de dimensions 66 x 46 cm, fait partie aujourd'hui des collections du musée du Louvre. Faute de mieux, cette photocopie donne une idée de l'édifice à cette époque (5).

 

Tab Motte du Ciar1

 

La Motte du Ciar d'après un dessin de Sébastien Leclerc.

 

Tab Motte du Ciar2

 

Le 20 juin 1829 la ville de Sens se porte acquéreur des ruines restantes non pour les sauver mais pour malheureusement continuer le travail de destruction systématique du site. Le Journal « Le mémorial de l'Yonne » raconte dans un article daté de ce jour-là le devenir du site : « Eh bien, Monsieur le rédacteur, parce que la ville de Sens a trop dépensé d'argent pour faire faire une salle de bal aux gens comme il faut, on va vendre par adjudication les ruines du camp de César... ». Ces exemples montrent l'absence totale de considération des gens de cette époque pour le patrimoine. J'en avait déjà parlé dans l'article sur la muraille de Sens.

 

Dans son ouvrage publié en 1847, Victor PETIT (7) précise : « Aujourd'hui encore le sol est jonché de petits morceaux de marbres cubiques, noirâtres et semblables à ceux qui servaient à faire des pavages de mosaïque ». Aujourd'hui, il ne reste plus rien. Du fait de l'exploitation en carrière et surement des nombreux pillages, le mobilier archéologique sauvé par la Société Archéologique de Sens reste très modeste.

 

Motte du Ciar

 

Depuis plus d'un siècle, plusieurs hypothèses ont été présentées sur l'origine du site. Augusta HURE (2) avait émis quelques réserves sur ces avis qu'elle jugeait peu probable. Une étude très récente de Bertrand DEBATTY (1) apporte un éclairage nouveau et très intéressant sur le site de la Motte du Ciar. Selon lui, il s'agirait très probablement d'un sanctuaire gallo-romain. Pour accréditer cette thèse, il convient de se rapprocher d'autres sites afin d'analyser les similitudes existantes.


La ressemblance la plus frappante est le sanctuaire de BLICQUY, commune belge de Leuze-en-Hainaut proche de la frontière française.(8). Situé à une quarantaine de kilomètres de Bavay, il s'inscrit dans une région riche en vestiges gallo-romains. Les points communs avec Sens sont tout à fait étonnants : forme, composition, aménagement intérieur et même orientation. Un mobilier archéologique important permet d'identifier les cultes rendus aux dieux Mars et Mercure.


Bernard RIO (9) donne également l'exemple du sanctuaire de Pfaffenlohweg près de Bâle en Suisse. Comme comparatif, il cite dans son ouvrage le sanctuaire de la Motte du Ciar comme ayant une forme et des dimensions identiques.   

 

Deux autres sanctuaires plus petits et plus proches de nous en pays sénon comportent des points communs intéressants. Il s'agit du site d'Aquis Segeste sur la commune de Sceaux-du-Gâtinais, et celui de Châteaubleau dernière ville sénonaise près de la frontière avec les Meldes.

 

Sources
  1. Bertrand DEBATTY, « Marti, Volkano et sanctissimae Vestae sacrum – Le sanctuaire suburbain de la Motte du Ciar près de Sens (cité des Sénons) », Sanctuaires, pratiques culturelles et territoires civiques dans l'Occident romain, Bruxelles, 2006. 

  2. Augusta HURE, « Le Sénonais gallo-romain», Culture et Civilisation à Bruxelles, 1978

  3.  Théodore TARBE, « Recherches historiques et anecdotiques sur la ville de Sens », imprimerie Tarbé à Sens  

  4. Max QUANTIN, « Répertoire archéologique du département de l'Yonne », imprimerie impériale Paris, 1868 – Archives de l'Yonne G442  

  5. Bulletin de la Société Archéologique de Sens, tome XXI, 1905.  

  6. « Mémorial de l'Yonne », journal politique imprimé à Auxerre.  

  7. Victor PETIT, « La ville de Sens », les éditions du Bastion, 1847, réédition Soferg, 4ème trimestre 1994.  

  8. Germaine LEMAN-DELERIVE, Eugène WARMENBOL, William VAN ANDRINGA, Évelyne GILLET, « Le monde religieux des Nerviens », L'ArchéThéma n°14, mai-juin 2011, Le peuple gaulois des Nerviens. 

  9. Bernard RIO, « L'arbre philosophal », collection Antaios, éditions l'Age d'homme, Lausanne, Suisse, 2001.

Autres documents consultés  
  1. Jean-Paul DELOR, « L'Yonne », Carte archéologique de la Gaule, 2002 

  2. Guillaume LASSAUNIERE, « Réalisation d'une carte archéologique de la ville de Sens à l'époque antique : approche critique des sources et essai de modélisation », mémoire de DEA d'archéologie des périodes historiques. Archéologie de la Gaule romaine sous la direction de Madame Françoise DUMASY, 2006

  3. Lantier Raymond. Les Eaux et leur culte en Gaule. In: Journal des savants. 1962, N°3-4. pp. 227-236. http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/jds_0021-8103_1962_num_3_1_1036

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16 août 2011 2 16 /08 /août /2011 10:11

La première évangélisation de Sens est attestée au IIIe siècle et non pas au 1er siècle comme l'affirme Geoffroy de COURLON (1), moine bénédictin et abbé de l'Abbaye Saint-Pierre-le-Vif de Sens en 1240. La tradition veut que SAVINIEN soit arrivé à Sens venant de Rome avec plusieurs autres prédicateurs du christianisme dont POTENTIEN, ALTIN, EODALD et SEROTIN.

 

Arrété par le gouverneur SEVERE surnommé Gallus, SAVINIEN est battu puis envoyé au supplice (2). Joseph PERRIN (3) fait remonter son décès à la fin du IIIe, début du IVe siècle, et Marc LACROUTS (4) précise qu'il n'a pas pu intervenir avant 240. Malheureusement les actes primitifs ont disparus. Je retiens la période qui va de 249 et 313, de l’empereur DECE qui avait multiplié le nombre de persécutions en Gaule, jusqu'à l’Édit de Milan dit de Constantin qui reconnaît officiellement la religion chrétienne

 

Basilique Saint-Savinien de Sens 

Cette église romane datée de 1068 a été très probablement construite sur les restes de la première église de Sens. A l’intérieur des murs de la ville se trouvait un temple dédié à Mercure qui a précédé les trois églises, et au XIIe siècle la cathédrale Saint-Étienne.

 

SENS - Martyr de Saint-Savinien

Carte postale ancienne éditée au début du XXe siècle

Sens ancien – Martyr de Saint-Savinien dans la crypte de l’Église du même nom. Saint Savinien constitue Saint Potentien, évêque de Troyes ; au fond de la crypte, les bourreaux apparaissent venant pour le tuer.

 

Dans la crypte, la pierre du martyr utilisée comme autel comporte une tache rouge qui a toujours été vénérée comme étant le sang du Saint Homme. De chaque côté de l'autel, un coffre en pierre aurait contenu les ossements de Savinien et de ses compagnons.


DSC04626

 

Le reliquaire contient une partie de son crane.

 

DSC04629

 

Stèle funéraire gallo-romaine provenant d'un praedium primitif réemployée dans la constrution du martyrium chrétien.

 

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Saint-Savinien dans la cathédrale Saint-Étienne de Sens

 

La chapelle axiale du chœur est dédiée aux Saints Savinien et Potentien premiers apôtres de Sens, dont les reliquaires entourent l'autel.

 

DSC00550

 

Au dessus de l'autel, un groupe de stucs a pour fond un lourd rideau de maçonnerie représentant le martyr de l’Apôtre du sénonais, exécuté en 1772 par Jean-François Hermand.

 

SENS - Le mathyr de Saint-Savinien

 

Les vitraux entourants ce rideau du martyr présentent huit panneaux hagiographiques répartis sur deux des lancettes, trois sur celle de gauche et cinq sur celle du milieu au dessus du rideau maçonné (5)(6)


SENS - Cathédrale Saint-Etienne - Vitrail du Martyr de Sai 

 

Saint-Savinien est fêté le 31 décembre

 

Pour visiter la Basilique et la Cathédrale, il est nécessaire de se renseigner à

Office de Tourisme du Sénonais

Place Jean Jaurès - 89100 SENS

Téléphone : 03.86.65.19.49

Télécopie : 03.86.64.24.18

E-mail : otsi.sens@wanadoo.fr



Sources

  1. Geoffroy de COURLON, « Chronique de l'Abbaye Saint-Pierre-le-Vif de Sens », texte et traduction publiés au nom de la Société Archéologique de Sens par M.G.JULLIOT, 1870

  2. Abbé BOUVIER, « Histoire de l’Église et de l'Ancien Archidiocèse de Sens », tome 1, Poulain-Rocher à Sens, 1906

  3. Joseph PERRIN, « Le martyrium de Saint-Savinien », premier évêque de Sens, Bulletin de la Société Archéologique de Sens, tome XXXI, 1917

  4. Marc LACROUTS, « L’antique basilique Saint-Savinien à Sens », Association La Savinienne, 2005

  5. Abbé BRULLEE, « Description des verrières de la cathédrale de Sens », Bulletin de la Société Archéologique de Sens, tome 7, 1861

  6. Claire PERNUIT, « Entre texte et image, enquête sur les vitraux historiés du XIIIe siècle de la cathédrale Saint-Étienne de Sens », Bulletin du centre d’études médiévales d’Auxerre | BUCEMA [En ligne], 14 | 2010, mis en ligne le 14 octobre 2010. URL : http://cem.revues.org/index11639.html

 

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28 mai 2011 6 28 /05 /mai /2011 21:17

L'eau, instrument de la romanisation

 

Les ingénieurs romains qui suivaient Auguste représentaient tous les corps de métier qu'imposaient la construction d'une ville nouvelle. Les hydrauliciens en tête devaient déterminer avec précision les points d'eau avec toutes les possibilités de captage, d'acheminement et d'alimentation d'une agglomération, pour les maisons individuelles, les thermes, les fontaines, les ateliers, les égouts, etc. C'était là, l'apport d'un certain confort inconnu des peuples colonisés, mais auquel ils devaient adhérer très rapidement.

 

L'aqueduc

 

Il permettait d'acheminer les eaux de plusieurs sources de la vallée de la Vanne sur un peu plus de 14 km pour alimenter Sens-Agendicum.

La source Saint-Philbert prend sa source à Theil-sur-Vanne et emprunte l’aqueduc du même nom. A Noé, il vient récupérer les eaux de la source de Noé, puis celles de la source du Miroir, et à proximité de Mâlay-le-Grand les eaux de l'aqueduc de la Faucaudrie avant d'arriver à Sens.

 

Coupe Aqueduc

  Coupe d'un aqueduc gallo-romain souterrain

 

Plusieurs regards de visite étaient prévus tout le long du parcours, comme le prescrivait Vitruve (6). Les musées de Sens en conserve un exemplaire avec son bouchon au dessous à droite.

 

DSC03520

Photo de l'auteur publiée avec l'autorisation des Musées de Sens

 

La grande majorité de l'ouvrage chemine sous terre avec quelques remontées dont toutes les traces ont disparu aujourd’hui. La partie souterraine reste bien conservée du fait de la qualité de la maçonnerie.

 

L'aqueduc specus (a) entrait dans la ville par le quartier des Champs Plaisants. Il suivait alors un tracé sinueux pour rejoindre un bassin de répartition situé à proximité de la place Étienne Dolet en allant en direction de la rue d'Alsace-Lorraine. De là, il partait alimenter le quartier des arènes d'un côté, et de l'autre un château d'eau ou castellum aquae qui se situait entre le haut de la rue des Déportés et de la Résistance et du boulevard du 14 juillet.

(a) specus : terme latin signifiant conduite d'eau, canal et par extension aqueduc

 

La capacité pouvait atteindre environ 31 000 m3 par jour selon Didier Perrugot (1). En comparaison, on peut citer quelques chiffres donnés par Alain Malissard (3) pour d'autres aqueducs romains au début du IIIe siècle : Lyon 76 000 m3/jour, Nîmes 124 000 m3/jour, et Rome 1 127 280 m3/jour.

 

Les thermes

Les bains publics existaient déjà en Grèce au Xe siècle avant J-C. Ils étaient alors associés à la gymnastique. Les Romains se sont emparés du concept dès le IIe siècle avant J-C en y apportant de nombreuses améliorations. La plus importante a été le chauffage par le sol appelé hypocauste. Valère Maxime (7) raconte : «Sergius Orata (a) fut le premier qui se mit à bâtir des bains suspendus. Ce luxe qui ne demanda d'abord que des dépenses modiques se développa jusqu'à faire établir comme des mers d'eau chaude suspendues dans les airs. (Vers l'an 656 de Rome) (b) » Il faudra attendre le 1er siècle après J-C pour que se généralise ces installations thermales dans tout l'empire.

  

ARLES - Thermes de Constantin 3

Système d'hypocauste des thermes de Constantin à Arles

 

Leurs fonctions n'étaient pas seulement hygiéniques ou curatives, mais avaient également une fonction sociale associée aux plaisirs du jeu, de la table, de l'amour, et du culte du corps. C'était le lieu où l'on se donnait rendez-vous entre amis, et où se traitaient des affaires.

 

A Rome, on dénombrait 160 thermes publics à la fin de la République (c), et plus de 1000 au milieu du IVe siècle.

 

(a) Sergius Orata est aussi l'inventeur des parc à huitres, met très apprécié des Romains.

(b) An 656 de Rome = 98 avant J-C

(c) La République romaine prend fin entre 44 avant J-C avec l'assassinat de Jules César, et 27 avant J-C au moment où Octave reçoit le titre d'Auguste

 

Qu'ils soient privés ou publics, les thermes sont tous constitués, au détail près, des mêmes salles et mêmes bains :

l’apodyterium : le vestiaire,

le sudatorium : la salle de transpiration,

le caldarium : le bain chaud par aspersion ou immersion;

le tepidarium : le bain tiède,

le frigidarium : le bain froid.

 

J'encourage le lecteur à consulter l'article : « La Villa d'Escolives » sur ce blog, ainsi que l'article du blog de Lutèce  pour plus d'informations sur les thermes.

 

Sens-Agendicum était pourvu de plusieurs établissements thermaux. L'emplacement de l'un d'eux est parfaitement connu. Pour les autres, il n'y a aucune certitude, seules des hypothèses d'emplacements sont avancées.

 

Les thermes connus à Sens


Gilbert-Charles PICARD (9) précise que les termes de Sens sont citéss après 110. Sont-ce les premiers ? De quels thermes s'agit-ils ?

1/ Ils se situaient sous l'ancienne prison, le long de la muraille, à côté du palais de justice et non loin du Forum, En 1970, les archéologues ont mis au jour neuf chapiteaux richement décorés de feuillages, dauphins et cornes d'abondance, des bases de colonnes, des panneaux moulurés et des corniches. D'autres découvertes ont attesté de l’existence de thermes à plusieurs salles, avec la découverte de pilettes d'hypocauste et d'un praefurnium (a) dont les briques étaient vitrifiées.

(a) Le praefurnium désigne le foyer dans lequel on insère le combustible.

 

2/ En 1949, à l'intersection de la Grande Rue et de la rue Champfeuillard, l'archéologue P. Parruzot a mis au jour une piscine pouvant appartenir à des thermes.

 

3/ Rue des Vieilles-Etuves-d'en-haut était l'ancien nom de la rue Champfeuillard. Une rue des Vieilles-Etuves-d'en-Bas existait au carrefour de la « rue Saint-Didier » et de la « rue du Conduit » aujourd'hui rue Charles-Leclerc. Ce coin était aussi appelé le "Coin des Eaux". Ces deux étuves publiques existaient en 1388. Aucune preuve ne permet d'affirmer qu'il s'agit d'anciens thermes romains.

 

Une façade de thermes reconstituée, mais un emplacement inconnu

La reconstitution de cette façade date des années 60. Chacun des blocs a été mis au jour lors des différentes campagnes de démolition de l'enceinte de la ville entre 1840 et 1903. Plusieurs d'entre eux ont été retrouvés dans la muraille lors de l'ouverture de la rue de l'Amiral Rossel. Cette concentration d'éléments laissait penser que l'établissement thermal pouvait se trouver dans la partie méridionale de la ville. Cette hypothèse a été développée par Lydwine Saulnier-Pernuit, conservateur des Musées de Sens (2).

 

Façade des thermes - DSC03135

 Photo de l'auteur publiée avec l'autorisation des Musées de Sens

 

L'ensemble reconstitué est tout à fait exceptionnel. Les différents blocs sont d'inspiration gréco-romaine. Cette iconographie représente une gigantomachie (a) « à la romaine » avec un extraordinaire visage de Neptune (b), des divinités et une frise de jeunes femmes.

(a) gigantomachie : dans la mythologie grecque, combat des Géants contre les dieux.que l'on retrouve dans plusieurs musées grecs. Les plus belles représentations se trouvent au musée de Delphes.

   30 - Trésor de SIPHNOS - Dieux et géants

 

(b) Neptune, en latin Neptunus est dans la mythologie romaine, le dieu des Mers et des Océans, ainsi que du règne aquatique. Il a pour équivalent Poséidon chez les Grecs. Neptune fils de Saturne et de Cybèle (ou Rhéa), était frère de Jupiter et de Pluton.

 

Thermes inconnus à emplacements présumés

1/ Augusta Hure (4) reprend ce que Théodore Tarbé (5) avait repéré comme étant les restes d'une riche construction découverte avant 1838 à l'angle du Clos-du-Roi du boulevard de Maupéou. Cet endroit possédait des conduites d'eau souterraines. L'assimilation avec l’existence de thermes est peut être un peu rapide, mais pourquoi pas ! L'avenir nous fournira peut être plus amples informations.


2/ L'axe Paris-Lyon, à la sortie sud de Sens, dans le quartier Saint-Pregts, se nommait dans l'ancien temps « rue des bains » (5). La façade richement décorée ci-dessus serait-elle celle de ces thermes ?


Sources

  1. Didier PERRUGOT, « L'Aqueduc Romain de Sens (Yonne)», Société archéologique de Sens, 2008

  2. Jean-Pierre ADAM, Simone DEYTS, Lydwine SAULNIER-PERNUIT, « La façade des thermes de Sens », Revue Archéologique de l'Est et du Centre-Est, 1987

  3. Alain MALISSARD, « Les Romains et l'eau », éditions Realia / Les Belles Lettres

  4. Augusta HURE, « Le Sénonais Gallo-romain » éditions Culture et Civilisation à Bruxelles

  5. Théodore TARBE, « Recherches historiques et anecdotiques sur la ville de Sens, imprimerie Tarbé, 1838

  6. VITRUVE (Marcus Vitruvius Pollio), architecte romain, (environ 70-25 avant J-C). Architecte puis ingénieur d'artillerie au service de l'empereur Auguste, il rédige un traité « De Architectura » où il décrit les principaux monuments de son époque. Ici voir livre huit. en ligne sur le site de Remacle

  7. VALERE MAXIME, « Des faits et des paroles mémorables », Itinera Electronica, 9.1

  8. Les Dossiers d'Archéologie, « Les thermes en Gaule romaine », n°323 de septembre-octobre 2007

  9.   Les Dossiers histoire et archéologie, "La société gallo-romaine", n°59 de décembre 1981 - janvier 1982
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23 avril 2011 6 23 /04 /avril /2011 11:18

Selon Vitruve (1), le forum devait se trouver à l'intersection du cardo maximus (axe nord-sud) et du decumanus maximus (axe est-ouest). Les forums connus en Gaule romaine répondent à ce concept. Un plan en forum tripartite associe un espace sacré (un ou plusieurs temples), une place centrale bordée de larges portiques abritant des commerces et un groupe basilique-curie.

  

L'emplacement exact du forum d'Agendicum a été confirmé dans les années 80 suite à des fouilles ponctuelles effectuées avant des travaux urbains. Il s'agit d'un ensemble monumental de 210 mètres sur 120 compris entre la Grande rue (decumanus maximus) et la rue Charles-Leclerc d'une part, la rue Beaurepaire (cardo maximus) et le quai Jean Moulins d'autre part (2). Le temple à l'est était desservit par un cardo secondaire. La basilique probablement à l'ouest et une rangée de boutiques latéralement disposées le long de la chaussée termineraient ce forum. Didier Perrugot précise que l’existence d'un théâtre à proximité immédiate était possible.

 

Le temple

Le temple d'Agendicum pouvait peut être ressembler à celui-ci qui est un dessin de « La Maison carrée » de Nîmes. Celui-ci est édifié sur un podium d'environ 30 mètres, alors que celui de Sens ne mesurait que de 25 mètres, ce qui est relativement voisin. Des prescriptions de construction ont été données par Vitruve, livre III (1). On ne connait pas les divinités implorées dans ce temple. 

 

Maison Carrée de Nîmes

 

Dans la Rome Antique, le trésor public était déposé dans le soubassement du temple de Saturne (a). Les questeurs chargés de l'administration du Trésor sous le contrôle du Sénat conservaient à cet endroit les livres de recettes et de dépenses civils et militaires. On pouvait y trouver également les registres de l'état civil et des lois. Selon les villes de l'empire, ces documents pouvaient être aussi enfermés dans le sous-sol de la basilique. Pour Agendicum, on n'a pas connaissance de ces éléments.

(a) voir le blog : « Au Pays des Césars » : http://forumromain.canalblog.com/

 

La Basilique

Comme dans tous les forums de l'empire les activités de décision et d'administration sont centralisées au Forum dans l'ensemble basilique-curie.  Dans l'antiquité romaine cet édifice civil a deux fonctions. C'est un lieu de discussion ouvert au public, et un tribunal pour les affaires civiles courantes, les affaires criminelles étant jugées à Lyon.

 

Pour l'illustration, la basilique de Trèves est l'une des seules qui nous soit parvenue dans un état de conservation aussi exceptionnel. Fondée en 17 avant J.-C sous le nom d'Augusta Treverorum, la citée était le chef-lieu des Trévires, aujourd'hui ville de Rhénanie-Palatinat.

 

Basilique romaine de Trêves

 Photo Marie-Anne Gerbe publiée avec son autorisation

 

La Curie

 

Le bâtiment de la Curie, qu'on appellerait aujourd'hui « Mairie », avait un accès direct sur le forum. Mais Sens étant une capitale, je suppose que les bâtiments administratifs étaient plus nombreux en arrière du forum. C'est là que se réunissaient les décurions, l'équivalent de notre conseil municipal d'aujourd'hui.

 

Pour l'illustration, la Curie Julia du forum à Rome, construite à l'initiative de Jules César, est le seul bâtiment qui a été reconstruit à l'identique à l'intérieur du Forum romain. C'est là que se réunissait le sénat romain.

 

ROME - La Curie

 

L'administration

Les Trois Gaules sont crées par Auguste en 27 avant J-C : la Lyonnaise, l'Aquitaine et la Belgique. L'administration générale est confiée à un légat d'Auguste propréteur (a). Le Sénonais qui faisait parti de la Celtique est alors intégré dans la Gaule Lyonnaise avec Sens Agendicum pour capitale de la civitas Senonum (b).

 

Sous la Tétrarchie (c), la Lyonnaise est divisée en 4 provinces. La 4ème Lyonnaise (Senonia) se compose de la façon suivante :

1° Sens civitas Senonum, la Capitale; 2° Chartres civitas Carnutum; 3° Auxerre civitas Autessiodurum; 4° Troyes civitas Tricassium ; 5° Orléans civitas Aurelianorum; 6° Paris civitas Parisiorum; 7° Meaux civitas Meldorum. Il est tout à fait intéressant de constater que l'église reprendra ce schéma, un peu remanié plusieurs siècles après, quand Sens deviendra primauté des Gaules.

Cette 4ème Lyonnaise restera active jusqu'en 486, fin de l'influence romaine et début de la domination franque.

 

(a) légat d'auguste propréteur (legatus Augusti pro prætore) : gouverneur élu de 1 à 5 ans selon les cas.

(b) Civitas : Unité politique et administrative romaine comprenant une ville et son territoire. Elle avaient une très large autonomie. Les Civitas reprenaient approximativement le territoire des anciennes tribus gauloises.

(c) La Tétrarchie (293-306 environ) est le système de gouvernement de l’Empire romain mis en place par Dioclétien pour réduire les territoires administratifs et faire face aux invasions barbares

 

L'assemblée municipale

 

Le Cursus Honorum (a) municipal traditionnel comprenait plusieurs échelons et se décomposait en questeur (b), édile ( c), préteur (d) et consul (e) (5). Pour accéder à ces charges les candidats devaient au préalable avoir effectué un service militaire d'au moins deux ans. Pour la IVe Lyonnaise, le détail des assemblées municipales doit être prit avec prudence car les documents parvenus jusqu'à nous sont peu nombreux contrairement à la Narbonnaise par exemple.

 

(a) Le Cursus Honorum peut se traduire du latin par carrière des honneurs ou cours de magistrature, fixé par la loi à Rome en 180 avant J-C révèle Cicéron. Cette loi sera maintes fois aménagée par la suite pour s’appliquer aux villes de l'empire.

(b) questeur : magistrat romain chargé des finances des finances, payeurs aux armées, trésoriers des Provinces.

(c) édile : magistrat chargé de la police, de la voirie, des approvisionnement en blé, des bâtiments civils et religieux, des marchés, et des jeux publics. Il s'agissait d'une charge élective et annuelle.

(d) préteur : préteur urbain (praetor urbanus) et préteur pérégrin (affaires juridiques impliquant des étrangers) chargés de rendre la justice. Il s'agissait d'une charge élective et annuelle.

(e) consul : magistrats civiles et militaires suprêmes Ils pouvaient superviser les autres charges sans jamais s'occuper de finances.

 

Les dignitaires

 

Tous les noms de dignitaires civiles ou religieux sont à consonance latine. Il s'agit soit de Sénons ayant romanisé leur nom, soit de citoyens romains envoyés pour effectuer des missions bien précises. Les Musées de Sens ont conservé le souvenir de plusieurs d'entre eux au travers d'inscriptions et de stèles. Dans son ouvrage Augusta Hure donne des indications intéressantes sur certains d'entre eux (3)

 

Pour l'exemple, un monument gravé dans la capitale des Sénones raconte l'histoire de la mutation d'un dignitaire :

 

Inscription mutation 

« Caius Decimius Sabinianus, fils de Caius Decimius Severius, élevé à tous les honneurs municipaux dans sa patrie, a été nommé curateur (a) de la cité des Vénètes (b) par les deux empereurs Sévère et Antonin ... ».

 

(a) curateur : magistrat extraordinaire chargé par l'empereur de surveiller l'administration financière

(b) Vénètes : habitants du golf du Morbihan actuel. Ici, il s'agit de la ville de Vannes à 570 km de Sens.

 

Si le premier empereur est bien Septime Sévère, le sculpteur n'a mentionné que le prénom du deuxième. Il s'agit d'Antonin Caracalla, fils et successeur du premier. La date d'exécution de cette inscription se situe entre 197 et 209.

Retrouvée lors d'une démolition de la muraille en 1850, cette inscription faisait parti d'un ensemble monumental aujourd'hui disparu qui comportait probablement d'autres inscriptions.

 

Sources
  1. VITRUVE (Marcus Vitruvius Pollio), architecte romain, (environ 70-25 avant J-C). Architecte puis ingénieur d'artillerie au service de l'empereur Auguste, il rédige un traité « De Architectura » où il décrit les principaux monuments de son époque. Son œuvre est en ligne sur le site de Remacle
  2. Didier PERRUGOT, « Archéologie urbaine et ville antique  - L'exemple de Sens-Agedincum », Bulletin de la Société des Fouilles Archéologiques de l'Yonne, n°7, 1990
  3. Augusta HURE, « Le Sénonais Gallo-Romain », éditions Culture et Civilisation à Bruxelles, 1978
  4. Gustave JULLIOT, « Musée Gallo-Romain de Sens »
  5. Laurent LAMOINE, « Le pouvoir local en Gaule romaine », Presses universitaires Blaise Pascal, 2009 

 

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1 avril 2011 5 01 /04 /avril /2011 17:48

Comme nous l'avons vu précédemment, avec les années 250 et suivantes, les premières invasions barbares anéantissent définitivement la "pax romana". Sens, comme bien d'autres villes, va souffrir de ces premiers troubles.

 

Devant l'imminence des invasions, et conformément aux prescriptions de l'empereur Valérien (253-260), toutes les cités jadis ouvertes devaient se retrancher derrière des murs de fortification. A Sens, point de pierres disponibles en dehors de celles issues du démontage des monuments en place. Les arènes sont détruites, ainsi que les thermes, et les monuments du  forum. Les vestiges retrouvés lors de fouilles portent des traces de "destructions brutales" (1). Même les nécropoles participent à l'effort de construction de la muraille en laissant partir les stèles de leurs chers défunts. Pour en arriver là, il fallait que le danger soit vraiment très grand, la défense de la citée étant plus forte que les raisons liées à l'intimité familiale et à la religion. Enfin, les habitations privées situées hors les murs ont très probablement été démontées pour fournir des matériaux de construction. Cette solution était préférable aux incendies que pouvaient provoquer les hordes de barbares.

 

Pour le début de la construction de la muraille une fourchette de dates allant de 275 à 300 peut être raisonnablement envisagée. Une fois terminée, l'enceinte était l'une des plus grandes de Gaule. Elle formait un ovale de 850 mètres sur 400, pour un périmètre de 2 850 mètres. Toutes ces transformations faisaient table rase du passé; terminé les somptueux monuments apportés par la civilisation romaine. 

 

Composition de la muraille

 

Une énorme assise, que Tarbé nomme opus cyclopoeum, forme le soubassement de la muraille. Elle est composée de blocs de pierre de grande taille sans liaison de mortier mais avec des attaches de fer (tenons, agrafes ou crampons scellés) disposées dans des trous carrés entre les faces de chaque pierre. Cette assise est plus ou moins importante suivant le type mur édifié et sa situation géographique.

  DSC03343

 

Au-dessus, l'opus mixtum est élevé jusqu'au faîte du mur. Cette expression latine signifie l'alternance de deux appareils architecturaux. Suivant l'importance du mur de cinq à quinze rangées petits moellons rectangulaires en pierre, disposés en assises régulières alternées (opus vittatum) sont séparées de ceintures de deux à quatre rangées de briques rouges (opus testaceum).

Cet assemblage est solidifié par un liant dont la base est commune dans tout l'empire romain, mais localement des différences peuvent exister dans la composition du liant. Par exemple, l'utilisation de lave concassée réduite en poudre est utilisée dans les régions volcaniques, ici en Bourgogne il s'agit d'un mortier de chaux (3).

 

Sur la photo ci-dessus, la partie supérieure du mur a subi de très nombreuses réparations au cours des siècles. Les opus mixtum et testaceum n'ont pas été remplacés. 

 

Population intra-muros estimée

 

C'est la majeur partie de la population de la ville ouverte et de ses environs immédiats qui devait se regrouper à l'intérieur de l'enceinte. Nous avons tenté d'estimer la population en faisant des comparaisons avec d'autres villes de l'empire qui possédaient également un amphithéâtre (voir le chapitre sur les arènes). Pour certaines d'entre elles, des chiffres existent, ce qui permet de tenter quelques approximations.

Pour Agendicum, une population de 17 à 20 000 personnes peut être estimée au moment de la destruction des arènes. La densité de population à l'intérieur de la ville close était donc importante.

 

Les quatre dernières tours

A Sens-Agendicum, seules quatre tours nous sont parvenues sur une trentaine, Le nombre exacte n'est pas connu. Selon Augusta Hure, 30 tours distantes de 53 à 54 mètres se répartissaient le long de la muraille. Pour voir le détail de son calcul, je conseille la lecture de la page 221 de son ouvrage référencé ci-dessous (5). Quand à Tarbé, il en donne 26 dont 14 du côté nord, et 12 du côté sud (6).

 

La tour de la Brèche

Lors de la séance de la Société Archéologique de Sens du 6 mai 1912, le Chanoine Chartraire donnait communication du décret du 1 mars 1912 signé par le Président de la République Armand Fallières, concernant le classement de la tour gallo-romaine parmi les monuments historiques (3)

 

Reste de la muraille de Sens
 

Sa construction est comme le mur de la poterne en opus mixtum, et non en opus reticulatum comme le précise Augusta Hure (4). A noter que la maison à gauche de la tour a utilisé la muraille gallo-romaine comme mur extérieur.

 

SENS - Tour du 14 juillet avec un morceau de muraille sur l

 

La Porte Saint-Hilaire

Porte Saint-Hilaire

 

La tour de la place Jean Jaurès 

Étant intégré à une habitation, et pour respecter la propriété privée, je n'ai pas souhaité joindre de photo à cet article. Cependant en passant sur cette place, le dos tourné à l'Office de Tourisme, il est bien difficile de la rater.

 

La tour du Palais de justice

Incorporée au bâtiment, des fenêtres modernes ont été ouvertes dans la tour. On peut l'apercevoir du quai Ernest Landry.

 

DSC03346

 

La tour de la poterne

Sur la muraille gallo-romaine du IIIe siècle, des travaux et aménagements ont été réalisés au moyen âge. Nous reviendrons ultérieurement sur les travaux de 1260 pour la poterne Garnier des Prés ou des Quatre-Mares, et du XVIIIe pour la maison de la courtine et l'aménagement de la porte d'accès à la salle basse.

 

DSC03342 

 L'ensemble avait besoin d'une restauration, mais grande a été ma déception quand j'ai vu la tour disparaitre sous un enduit masquant l'architecture d'origine. Pour la retrouver, il ne reste plus que des photos ou des cartes postales anciennes. 

 

Une autre tour

Démolie en 1844, elle faisait face au Clos-le-Roi. Elle était édifiée en opus mixtum.

 

SENS - Une tour des anciens remparts en face du Clos-Le-Roi

 

Une autre poterne 

Augusta Hure (5) évoque l’existence d'une autre poterne. Elle aurait eu pour nom Saint-Benoit. Elle aurait été construite avant le 16 juin 891 selon un acte entre Eudes et les chanoines de Sainte-Colombe. Elle ne donne aucune localisation, ni information complémentaire.

 

Les portes

Au moins trois portes n'ont aucun passé gallo-romain : la Porte Royale construite au XVIIIe siècle, la porte Dauphine édifiée en 1283, la Porte de la Poterne qui date du XIIe siècle. Nous les détaillerons ultérieurement.

Les sept autres portes semblent avoir été ouvertes lors de la construction de la muraille. Du IIIe au XIXe siècle, époque de leur destruction systématique, elles ont été réparées et remaniées de nombreuses fois. A part des dessins exécutés aux XVIIIe et XIXe siècle, il n’existe que très peu d 'éléments architecturaux à disposition. Les noms d'origine ne sont pas connus, exeption faite de la porte Formau.

 

PlanSens XIXe siècle

La porte Notre-Dame 

La Porte Notre-Dame était connue dès 423 sous le nom de Porte Saint-Léon. Elle tire son nom du prieuré Notre-Dame du Charnier qui se trouvait de l'autre côté à l'entrée du faubourg (6). Elle a été remaniée voire reconstruite complètement au Moyen Age. Cette affirmation est attestée.par l’existence de mâchicoulis qui n'apparaissent que fin XIIIe début XIVe siècle.

 

Porte Notre-Dame

 

SENS - Porte Notre-Dame

 

SENS - La porte Notre-Dame avant sa démolition en 1832 

La carte ci-dessus montre la porte avant sa démolition en 1832. La partie supérieure était occupé par une salle d'où était manœuvré la herse. Les mâchicoulis disposés au-dessous permettaient de jeter de l'eau bouillante ou autres liquides et objets variés sur les assaillants. De chaque côté, des petite tourelles disposées en encorbellement renfermaient des escaliers à vis qui descendaient vers l'intérieur de la ville.

 

 Au premier plan, à la gauche du militaire, des restes de colonnes et un chapiteau ont été déposés sur le bord du trottoir. Ces restes proviennent surement d'une démolition de la muraille effectuée à proximité.

La porte Saint-Antoine

Détruite au XVe siècle, puis reconstruite au début du XVIe, elle a été démolie définitivement en 1832 (2) la même année que la porte Notre-Dame. Tarbé précise qu'elle s'appelait anciennement Porte du Cloître (6) De là partait la route de Meaux, route antique appelée via petra.

 

Les deux tours carrées à forme incurvée et surmontées d'une tourelle ronde terminée par un chemin de ronde crénelé entourent une porte massive .

 

SENS - Porte Saint-Antoine

 

Là aussi, des démolitions de la muraille proche ont eu lieu. Des éléments antiques, frises sculptées et stèles, sont ici entassés sur le trottoir:

   

La porte Saint-Didier 

Elle se trouvait à l’entrée du Cardo maximus, rue Beaurepaire aujourd'hui, l'autre côté étant fermé par la porte Saint-Rémy. Cette axe était la route de Paris à Lyon.

 

SENS - Porte Saint-Didier

 

Avec quelques petites différences, son architecture est très voisine de celle de la porte Saint-Antoine. Le manque d'entretien est visible, la végétation ayant pris possession du dessus de la porte au niveau du chemin de ronde.

 

La porte d'Yonne et la Grosse Tour

C'était l'une des deux portes du decumanus maximus à l'ouest de la ville. L'autre extrémité, à l'est, était fermée par la porte Formau. Elle donnait directement sur le pont traversant la douve. A l'époque de la création d'Agendicum une gué ou un pont en bois existait, car les routes venant d'Orléans et d'Auxerre entrait dans la ville à cet endroit (2). Aujourd'hui le fossé a été agrandi. Il est devenu le lit de la rivière, quand à l'ancien lit, il est devenu la « fausse rivière ».

 SENS - Porte d'Yonne et la grosse Tour

 

Commencée en 995 par le Comte Raynard-le-Viel et démolie au XVIIIe siècle, elle se trouvait au bas de la Grande Rue, à gauche, en entrant en ville par le pont. Elle a été construite sur les fondations de l'un des édifices du forum gallo-romaines .

 

La porte Saint-Hilaire

Elle tire son nom de l'église paroissiale attenante aujourd'hui disparue. Victor Petit précise qu'elle aurait remplacé une poterne (2). S'agirait-il de la poterne Saint-Benoît dont parle Augusta Hure (5) ?

SENS- Porte Saint-Hilaire

Sur la carte, la porte est construite contre une tour. Son chemin de ronde ainsi que ceux de la muraille et de la tour ont disparu faute d'entretien.

 

La porte Formau

Elle fermait le decumanus maximus à l'est. Abattue avant 1804, c'était l'une des plus anciennes porte de la ville. Personne ne semble d'accord sur l'origine du nom. Les uns tendrait vers l'origine latine de formo ou formarer qui signifie former, mais je ne suis pas convaincu. Je me raprocherais plutôt  de la deuxième explication selon laquelle le nom serait une déformation de porta formosa que l'on peut traduire par belle porte.

Portes non identifiées   

On remarque un bel arc romain au dessus de la porte. Victor Petit (2) parle également d'une porte de ce genre, avec quelques petites différences dans le dessin, et sans lui donner de nom. Elle se situerait, d'après lui, non loin de la porte Saint-Hilaire. S'il s'agit de la même, elle aurait été démolie en 1845.

 

Au pied, des stèles cassées et un morceau de mur laissent supposer que cette porte, autrefois murée, était en cours de démolition. A l'intérieur, une colonne debout et un fut renversé font penser qu'il pouvait y avoir à cet endroit un monument ancien.

   SENS - Une ancienne porte dans la muraille romaine

 

Comme pour la précédente porte, un arc surmonte la porte murée. Il s'agit en faite d'un double arc à bandeaux, comme on peut également le constater dans les thermes Sainte-Barbe de Trèves. C'est un renfort voulu par l'architecte. Son entourage et le reste du mur sont très dégradés et mal réparés. L'opus mixtum d'origine a disparu en plusieurs endroits. La végétation s'est emparée du haut de la muraille, ce qui prouve le manque d'entretien.

 

SENS - Ancienne porte de la muraille romaine 

Deux hommes s’entretiennent peut-être de l'état de la porte. Seraient-ils de la Société Archéologique de Sens !!! 

 

Autre reste de la muraille 

Un reste des remparts boulevard du théatre aujourd'hui boulevard de Garibaldi.

SENS et un reste des remparts

 

La destruction de la muraille

Au lendemain de Révolution française, les municipalité successives n'ont pas souhaité conserver de traces du passé gallo-romain de la citée. Malgré les incessantes réclamations de nos plus éminents spécialistes, et la création d'un Comité de sauvegarde, ce patrimoine exceptionnel a fait l'objet d'une destruction systématique. Étienne Dodet, spécialiste du XIXe siècle, donne des précisions intéressantes sur cette perte considérable (7).

 

Sources

(1) Didier PERRUGOT, "L’Yonne et son passé", Expo Archéo 89, page 143

(2) Victor PETIT, "La ville de Sens", éditions du Bastion, 1994

(3) Jean-Pierre ADAM, "Le petit appareil dans l’architecture romaine", Dossiers de l’archéologie, n°25, novembre-décembre 1977

(4) Bulletin de la Société Archéologique de Sens, tome 27, 1912-1913

(5) Augusta HURE, "Le Sénonais Gallo-Romain", éditions Culture et Civilisation à Bruxelles, 1978

(6) Théodore TARBE, "Recherches Historiques et Anecdotiques sur la Ville de Sens, sur son Antiquité et ses Monuments", édition Tarbé, 1838

(7) Étienne DODET, "Sens au XIXe siècle", tome 1, page 33, édité par la Société Archéologique de Sens, 2000

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9 mars 2011 3 09 /03 /mars /2011 10:09

Les fondements de l’amphithéâtre sont toujours là, enfouis sous une zone en grande partie pavillonnaire. L'emplacement est délimité par une partie de la Rue des Francs-Bourgeois, par la Rue des Arènes en arc de cercle, et la Rue de la Caserne. Cet endroit était appelé Clos des Arènes ou Champ des Martyrs ou Champs des Chrétiens.

Sur la photo ci-dessous, l’emplacement se trouve au centre de la photo, en forme de cercle, sous la cour de la caserne.

  Sens - Quartier des arènes - Copie

 

Cliché Gérard CHOUQUET publié avec son autorisation

http://www.archeogeographie.org

 

La première campagne de fouilles entreprise par la Société Archéologique de Sens en 1849 a fourni des informations de première importance (1). Cependant, Il faudra attendre 1961 pour que de nouvelles observations permettent de préciser ses dimensions réelles : 160 mètres x 110 (2), et pour l'arène centrale 71,40 mètres sur 48,20. Ces chiffres le placent en tête des amphithéâtres français devant ceux de Poitiers et de Tours, et en troisième position dans l’empire derrière celui de Capoue (3), le Colisée de Rome étant le plus grand.

 

Sa contenance était de 25 000 à 30 000 personnes environ. Cette estimation résulte d’une extrapolation avec les autres amphithéâtres étudiés ci-dessous. Il n'y avait probablement pas ce nombre d'habitants à Sens à l'époque, mais ces chiffres deviennent très possible si on y ajoute la population des faubourgs, suburbium en latin, et des villages environnants. 

 

L’amphithéâtre de Sens a été édifié dans le courant du 1er siècle après J-C probablement en même temps que le Colisée de Rome. De forme elliptique, son grand axe est orienté nord-sud. Sur l’extrémité nord du grand axe, l’entrée principale de 11 à 12 mètres de largeur (1) se situait dans ou à proximité de l’actuelle rue des arènes. Deux autres portes plus petites ont été identifiées sur les autres côtés dont l’une mesure 1,75 mètres.

 

Pour l’œil averti, la photo ci-dessous, prise à l’endroit de l’entrée principale, montre la déclivité du sol vers l’intérieure de l’amphithéatre.  

 

IMGP1016 

Dans un document de 1645, 2 ou 3 arcades étaient encore debout. Elles devaient être abattues par des vignerons qui n’en connaissaient pas le prix. A cet endroit le podium (a) mesurait 2,70 mètres d’épaisseur. A un autre que précise Lallier (1), il mesurait 4 mètres d‘épaisseur, ce qui est tout à fait considérable, et laisse penser à un édifice très important à plusieurs étages (4).

 

Le produit du démontage a servi à la construction de l'enceinte de la ville. La date exacte de ce démantèlement est inconnue. Pour une bonne approximation, une fourchette de 275 à 300 peut être retenue. Appréciations toutes personnelles, ce chantier de démolition s’est déroulé sur plusieurs mois, à un rythme soutenu car les envahisseurs n’étaient pas loin. Les équipes de démolition et de construction du mur étaient nombreuses et composées de tous les hommes libres, esclaves et prisonniers de la ville et des alentours, et très probablement de la légion en garnison à Agendicum.  

 

(a)     podium : mur destiné à soutenir les gradins et à clore le pourtour de l’arène. La plate-forme ainsi obtenue se trouvait très au-dessus de l’arène et servait de protection du public contre les atteintes des bêtes féroces. Le rebord du podium pouvait être équipé d’une balustrade ou d’un parapet maçonné ou métallique..

 

Les spectacles

 

Son but premier était les combats de gladiateurs, munera en latin, spectacles très appréciés des foules  La construction d'amphithéâtres devait donc se généraliser dans tout l'empire dès le 1er siècle avant J-C. Tout d’abord, seuls les esclaves et les prisonniers étaient entraînés pour les combats. Par la suite des volontaires rémunérés viendront grossir les rangs.


  Frise des gladiateurs

  Frise provenant du Colisée à Rome

 

Cette profession à risque pouvait s’arrêter brutalement car le perdant pouvait y laisser la vie dans la plus part des cas. Certains s’en sortaient et devenaient entraîneurs ou responsables d’une « écurie » de gladiateurs à la solde de très riches familles.

 

Les musées de Sens conservent une stèle funéraire très touchante. Elle concerne Hylas, le chef des gladiateurs :

  Stèle funéraire - DSC03334 - Copie

Photo de l'auteur publiée avec l'autorisation des Musées de Sens

 

« Aux dieux mânes et à la mémoire éternelle d'Hylas. Au dimachère (a) ou à l'essédaire (b).Vainqueur dans sept combats, en temps que premier des gladiateurs. Ermais sa femme a fait élever ce monument à son époux très chéri. … »

(fin IIe, début IIIe siècle après J-C)

 

Les combats de gladiateurs seront interdits sous Constantin 1er (272-306-337), mais la profession disparaîtra complètement sous Honorius (384-395-423).

 

Aujourd’hui, dans le sud de la France, certains amphithéâtres ont été aménagés pour des corridas et autres spectacles musicaux et théâtraux. Quelques 16 siècles après leur interdiction les combats de gladiateurs réapparaissent, notamment dans les arènes de Nîmes, avec bien entendu des règles différentes !  Le spectacle est exceptionnel.

 

La chasse aux fauves ou venationes (c), les exhibitions d’athlètes, et les exécutions publiques bien souvent de martyrs chrétiens, formaient l’essentiel des autres spectacles réclamés par la foule.

 La chasse aux fauves

  Mosaïque la chasse aux fauves venant du Colisée

 

Un orchestre composé de sonneurs de cornu, de joueurs de trompettes et tubas, d'un orgue hydraulique (5) et de percutions diverses accompagnait chaque spectacle (6).

 

(a)  dimachère : gladiateur qui combattait les deux mains armées

(b)  essédaire : gladiateur qui combattait sur un char à deux roues

(c)  venationes : chasse de fauves et autres animaux sauvages à poil, d'où le terme « venaison »

 

Eléments de comparaison

 

Rome, le Colisée 

Souhaitant doter Rome du plus grand et plus bel amphithéâtre du monde romain, Vespasien (9-69-79) ordonna le début des travaux en 71 ou 72 après J-C. L'édifice sera terminé par son fils Titus (39-79-81) en 80. Son nom d'origine est l'amphithéâtre Flavien, du nom de la famille de l'empereur. Selon Dion Cassius (a), il aurait été financé avec le butin provenant du sac de Jérusalem en 70.  

 

Amphithéâtre de forme elliptique, ses dimensions extérieures sont impressionnantes : 188 mètres de long sur 156, et l'arène centrale 86 mètres sur 54. Il pouvait contenir jusqu'à 60 000 personnes (7) environ après les travaux d'agrandissement ordonnés par Titus. Les 80 arcades du rez-de-chaussée donnaient accès chacune à un escalier conduisant à la cavea.(b), aux maeniana (c) et travées (d).

 

Le mur extérieur de l’édifice présente 4 niveaux. Les trois premiers sont ornés par des colonnes des différents ordres, dorico-toscan, ionique et corinthien, le quatrième est un mur percé de fenêtres et surmonté de consoles maçonnées nécessaires à la fixation des mats du vélum. C’est une toile épaisse tendue au-dessus de l'édifice selon les caprices de la météo ou l'intensité des rayons solaires. Il était manœuvré par une équipe de marins, car cette profession rompue au maniement des voiles, était la seule à pouvoir établir le vélum en un temps record !

 

  01 - ROME - Le COLISEE ou amphithéatre flavien

 

Lors de son inauguration en 80, Dion Cassius rapporte que Titus avait réservé aux romains des spectacles qui durèrent pendant 100 jours, au cours desquels 9 000 animaux tant domestiques que sauvages furent sacrifiés.

 

(a)  Dion Cassius, ca (155-235) est un haut fonctionnaire talentueux du régime. Il rédige une Histoire Romaine en 80 volumes retraçant 973 ans de l'organisation politique et sociale de Rome et la vie de plusieurs régions et colonies de l'Empire. Il faut rester prudent quand il narre des évènements qui se sont passés plus d'un siècle auparavant. Les écrivains de l'époque sont nombreux, mais très peu sont ceux qui parlent du Colisée et de son histoire.

(b)  cavea : partie d’un théâtre ou d’un amphithéâtre où se trouvent les gradins

(c)  maeniana : ensembles de rangées concentriques de gradins.

(d)  travées : divisions des « maeniana » délimitées par des escaliers menant à des portes ou « vomitoria » à partir desquelles les spectateurs étaient dirigés vers des couloirs de circulation.

 

Capoue  

Dans la liste des plus grands amphithéâtres de l’empire romain, celui de Capoue vient juste après le Colisée. Sa construction remonte au 1er après J-C pendant la période Augustéenne. Si ses dimensions extérieures sont parfaitement connues : 167 mètres sur 137, celles de l’arène centrale, 76 mètres sur 51, sont approximatives et résultent d’une extrapolation. Sa contenance serait d’environ 40 000 spectateurs. C’est dans ces arènes qu’exerça le célèbre Spartacus (3).

 Amphithéâtre de Capoue 2

Photo Wikipédia

 

Poitiers

Comme à Sens l’emplacement exact de l’amphithéâtre est parfaitement connu. Ses dimensions sont très proches : 156 mètres sur 131, et pour l’arène centrale, 69 mètres sur 50. Ces dernières mesures sont issues de l’extrapolation et demandent beaucoup de prudence.

 

Pour plus d’informations, il y a plusieurs sites à consulter sur la web, mais. je recommande plus particulièrement celui-ci  : http://vieuxpoitiers.free.fr/htm/Amphi2.htm

 

Origine des amphithéâtres

La réponse est donnée par Jean-Claude Golvin, Directeur de Recherches au C.N.R.S. dans un remarquable article (8). Contrairement aux théâtres dont parle longuement Vitruve, aucun document ne donne d’indication sur l’architecture des amphithéâtres, hormis les quelques précisions données par Pline l’Ancien concernant le double théâtre de Curion (a) construit en 52 avant J-C. Ce nouvel édifice en bois consistait en deux théâtres accolés délimitant une arène centrale. L’autre précision est donnée par Héron d’Alexandrie (b) concernant le calcul du périmètre de l’amphithéâtre.

 

(a)   Caius Scribonius Curion (ca 90-49 av. J.-C.) est un personnage politique de la fin de la République romaine. Il se rallie à César qui lui confie des commandements dans la légion.

(b)   Héron d'Alexandrie ou Héron l'Ancien est ingénieur et mathématicien grec du Ier siècle après J.-C. On lui doit des inventions en mécanique et en optique. Il laisse également quelques formules de mathématique.

 

Sources
  1. LALLIER, « Note sur les fouilles exécutées en 1849 dans l'emplacement de l'amphithéâtre gallo-romain de Sens », tome 2, 1851, [en ligne sur http://gallica.bnf.fr]
  2. Didier PERRUGOT, « L’Yonne et son passé », Expo Archéo 89, page 143
  3. Encyclopédie Wikipédia, « L’Amphithéâtre de Capoue »
  4. Joseph PERRIN, Procès verbal de la séance du 7 février 1910, au cours de laquelle lecture est faite d’un extrait d’un cahier de 1702 sur les origines de Sens, Bulletin de la Société Archéologique de Sens, tome 26, 1911
  5. VITRUVE, « De l’architecture », tome 2, livre X, § VIII  [en ligne sur le site de Remacle]
  6. François GILBERT et Jean-Claude GOLVIN, « Un jour à l'amphithéâtre - Les jeux du cirque »,  L'Archéologue, revue d'archéologie, n°112, février-mars 2011
  7. Jean-Claude MORETTI, Institut de Recherche sur l’Architecture Antique (IRAA) du CNRS Lyon, « Les théâtres et amphithéâtres antiques » 1999
  8. Jean-Claude GOLVIN, « L’amphithéâtre romain - Les amphithéâtres de la Gaule », Dossier Histoire et Archéologie, n°116 de mai 1987,  

 

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  • : Sens et le Sénonais antique et médiéval
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